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Histoire d'une maison : << Moulin de Bertinval >>

 

Situé dans la Vallée de l’Ysieux, aux confins nord du finage  de Luzarches, le Moulin de Bertinval, plus connu sous le vocable de Ferme de Bertinval, est le sixième moulin de la Vallée, à 2650 m. du Moulin de Bécherel et à 1450 m. du Moulin de Glanne (ou de Glume), aujourd’hui disparu et remplacé par les Établissements Védiaud.
La Vallée de l’Ysieux comptait 8 moulins à froment .
Le diplôme de Charlemagne du 24 février 775 mentionne, parmi les biens donnés à l’Abbaye de Saint-Denis, des moulins, dénommés farinariis.

 

Grâce aux titres de rente, sous forme de biens en nature, à prendre sur le moulin, il est possible de faire remonter l’histoire du moulin au moins à l’année 1217. Cette année là, il est fait mention, dans le registre matriculaire de l’église Saint-Damien de Luzarches, d’une rente annuelle de 4 setiers  de blé à prendre par la cure sur le  moulin, en vertu d’une donation d’Adam le Sanglier, écuyer et seigneur de Luzarches.

 

En 1238, l’abbaye d’Hérivaux reçoit de Jean de Viotel (ou de Vitel)  un setier de blé froment de rente à prendre sur le moulin.

 

Une autre rente annuelle d’un setier de blé au bénéfice des religieux de Royaumont qui possédaient alors le moulin était affectée à la célébration d’un obit à la mémoire de Mahaut de Vitel , le service religieux était célébré dans une chapelle, au moulin, ce qui semble confirmer le plan de 1686, levé par Henri Sengre .

 

En 1246, Pierre, chevalier et seigneur de Mareil donne deux muids  de blé de rente annuelle à l’abbaye de Royaumont, à prendre sur le moulin. Cette rente est confirmée par sa sÅ“ur et son frère, Reric de Mareil, inhumé dans l’église abbatiale de Royaumont .

 

À partir de 1260, les droits de propriété sur le moulin changent de mains. Philippe de Trie, chevalier, et sa femme, Alise, échangent leurs droits sur le moulin contre des terres situées aux Andelys et appartenant à l’abbaye de Royaumont.
De leur côté, Simon de Pratis, Reynauld de Gascourt et Isabelle, sa femme, et Raoul de Marly, cèdent leurs rentes et autres titres de propriété sur le moulin à l’abbaye de Royaumont.

 

En 1263, Simon de Pratis ratifie la vente faite par Jean, son père, du moulin de Bertinval, au bénéfice de l’abbaye de Royaumont.

 

En 1265, l’abbaye devient propriétaire de 20 arpents  de bois, vendus par Pierre de Mitry, chevalier, et sa femme Isabelle, bois dépendant du fief de Marguerite de Bertinval, fille de Jean de Bertinval. Cette vente est confirmée par le roi Louis IX.

 

Première mention des seigneurs de Bertinval dont on peut reconstituer une ébauche d’arbre de succession :

 

En 1286, Thibaut et Marie, vendent à l’abbaye, 40 sols de rente sur le pont de Beaumont, rente tenue en fief de Marguerite de Bertinval.
 
En 1354, l’abbaye de Royaumont est en possession du moulin et du fief de Bertinval.
Une difficulté cependant entachait les droits de moyenne, haute et basse justice . Ces droits ayant été contestés par Philippe de Beaumont, seigneur de Luzarches. C’est un arrêt du Parlement de Paris de juillet 1354 qui maintient l’abbaye dans ses droits .

 

En 1450, le moulin ne semble être qu’une masure. Jean, abbé de Royaumont, donne à titre de bail à rente, à Colin la Bonne et à Pierrette, sa femme, la masure ou place où jadis était un moulin appelé de Bertinval, entre l’église de Royaumont et la ville de Luzarches, sur une petite rivière qui passe par dessous Chaumontel, avec les jardins et dépendances .


Outre ces redevances, huit setiers étaient dus à l’abbé de Royaumont et obligation de faire bâtir une maison sur le site du moulin.
En 1472, Jehanne de la Rémonde, femme de Jean de la Fontaine, écuyer du seigneur des Fontaines, pannetier du Duc d’Orléans et capitaine de Crépy-en-Valois, est dite dame de Bertinval. Mariée en 1472, elle est veuve en 1495. De son mariage sont issus sept enfants. Parmi ceux-ci, Pierre, l’aîné, écuyer, seigneur des Fontaines et de Bertinval, capitaine de Crépy-en-Valois, se marie en 1479 à Jeanne de Baudry, dame d’Ognon, de Malgenestre ?, de Villers-Saint-Frambourg et de Villiers-le-Bel. En 1482, elle vend 18 arpents de bois à Guy Avrillot, seigneur de Champlâtreux et notaire au Châtelet de Paris. Ce bois se trouvait près de Gascourt, au lieu-dit Le Caillouet.

 

La sœur de Pierre, Jeanne de la Fontaine se marie, en premières noces, à Jacques Bluet dit Tritton, écuyer. Son second mariage avec Guyon de Montchanneau fait de ce dernier le nouveau seigneur de Bertinval. En 1485, elle fait déclaration en foi et hommage à l’abbaye de Royaumont pour la seigneurie de Bertinval.

 

Leur frère, Guillaume de la Fontaine, est seigneur de Viarmes en 1515 et en 1525.

 

En 1517, une contestation met aux prises les religieux de Royaumont et de La Fontaine. Les religieux sont confirmés dans leurs droits de haute justice de Bertinval.
Cette même année, le moulin est reconstruit par les religieux de Royaumont.

 

En 1518, une sentence du Châtelet de Paris maintient les religieux dans leurs droits à se prétendre seigneurs de Bertinval, ayant propriété de tous droits, justice, domaine et seigneurie de la rivière descendant de Chaumontel, passant à Bertinval et allant à l’abbaye, place sur laquelle un moulin leur appartenait jadis.

 

En 1519, Pierre de la Fontaine doit faire l’hommage féodal aux religieux de Royaumont pour la seigneurie de Bertinval.
Cette année là, Jean dit Arthus de La Fontaine, écuyer, seigneur d’Ognon et de Bertinval, fils de Pierre de La Fontaine et de Jeanne de Baudry, fait aveu et dénombrement à l’abbé de Royaumont de deux pièces de bois à Chaumontel, eu-dessus de Bertinval, bien ayant appartenu à Guillaume du Souchay, seigneur de Chaumontel , et à Guy de Montchanneau et Jeanne de La Fontaine.

 

En 1521, Jacques de La Fontaine, chanoine de Senlis, Pierre, Nicolas, Marguerite, Louise et Claude, enfants de Pierre de La Fontaine, font foi et hommage à Royaumont.

 

Jean dit Arthus de La Fontaine se marie en 1519 (25 novembre) à Nicolle d’Argilliers. Onze enfants naîtront de cette union.
L’aîné qui prend le nom d’Arthus de La Fontaine est seigneur des Fontaines, baron d’Ognon, seigneur de Bertinval. Il se marie en 1558 (2 décembre) à Catherine de Lyons. Il est capitaine de Crépy-en-Valois et de Pont-Sainte-Maxence, commissaire ordinaire des Guerres, gouverneur de Soissons et de Laon, chevalier de l’Ordre du roi, lieutenant général en l’Ile-de-France, maître d’hôtel ordinaire du roi Charles IX (1), ambassadeur à Vienne et à La Porte, grand maître des cérémonies des rois Henri II ,François II, Charles IX et Henri III.
En 1571, il fait foi et hommage féodal à l’abbaye de Royaumont pour la seigneurie de Bertinval.
Il est le premier à introduire une étiquette à la cour du roi de France alors qu’il en était grand maître des cérémonies. L’ordre ainsi adopté pour les grandes cérémonies auquel n’étaient pas habitués les courtisans a donné naissance au dicton populaire «  Il veut ou il va nous mettre en rang d’Ognon ».
Il meurt en 1586 (2 janvier).
La seigneurie de Bertinval passe à ses enfants.
L’aîné, François de La Fontaine, baron d’Ognon, seigneur de La Fontaine et de Bertinval, gouverneur de Crépy-en-Valois et de Pont-Sainte-Maxence, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, est né en 1566 (29 septembre). Caution pour la reine Catherine de Médicis, il est obligé de vendre ses terres. Il épouse en 1593 (5 octobre), Charlotte de Soyecourt. Cinq enfants naissent de cette union. Charlotte meurt en 1607 (10 décembre). En 1608, François épouse, en secondes noces, Hyppolyte de Montmorency, veuve de Pierre de Melun, prince d’Épinay. Elle meurt en 1616. En 1621 ; il épouse, en troisièmes noces, Lucrèce de Castel Saint Nazaire. Elle meurt en 1626 (1er juillet).
François meurt en 1632 (30 janvier).

 

Jeanne de La Fontaine naît en 1562 (1er novembre). Elle épouse Charles de Drouilly, seigneur de Ballagny. A la suite du partage de sa succession et de ses père et mère, la seigneurie de Bertinval passe, en 1601 à Adrien du Drac, écuyer, seigneur de Bertinval Bourg Beaudouin, gentilhomme ordinaire du roi, bailly et capitaine de Melun. Adrien du Drac est le neveu de Marie du Drac, femme de Jacques Avrillot, conseiller au Parlement et frère de Nicolas Avrillot, seigneur de Champlâtreux.
Il fait aveu et dénombrement en 1601 à Claude Fichepin, veuve de Jean Tronçon et dame de Chaumontel, pour sept arpents de terre, au lieu-dit le Montrou, faisant partie du fief de Guillaume de Sauilx .

 

En 1605, Adrien du Drac est propriétaire du moulin qu’il a réuni à sa seigneurie. Avec François Moreau, receveur de la terre de Bertinval, Adrien fait un arrangement pour la réparation du moulin à blé, dont Moreau est locataire en 1603. Il veut y établir un moulin à tan .

 

Cette même année, Nicolas Le Camus, écuyer, contrôleur ordinaire des guerres, devient seigneur de Bertinval. Il fait foi et hommage à Claude Fichepin pour le fief de Charles de Chambly ayant appartenu à Jean de La Fontaine, à Jeanne de la Rémonde, sa femme, puis à ses fils, Pierre et Jean, Arthus, François et autres enfants non nommés de Jean de La Fontaine.
Il épouse, en premières noces, Anne Le Tellier.
Deux enfants naissent de ce mariage : Louis Le Camus, écuyer, et Marie Le Camus, décédée en bas âge.
En 1621 ; Nicolas Le Camus, seigneur de Bertinval et de l’Épinaye , contrôleur ordinaire des guerres, vend une coupe de 20 arpents de bois.

 

En 1623, il vend une nouvelle coupe de 16 arpents de bois de haute futaie et taillis, tenant d’un bout le chemin qui conduit à Senlis. Ce bois est destiné aux charbonniers et échoit à Claude Bonnefoy, marchand à Chaumontel .
IL vend 22 autres arpents de bois et loue 9 quartiers et 4 perches entre la rivière d’Ysieux et le bois de Beauvilliers.
Il afferme à Claude Moreau la maison de ferme de Bertinval, le jardin, 110 arpents de terre, 8 arpents de pré à deux herbes, moyennant 60 livres en deniers, 2 muids de blé (3744 litres), 6 setiers de méteil (936 litres), 6 setiers d’avoine, 6 setiers d’orge, 6 chapons, plus la charge de charrier tout le bois de chauffage .
Il loue pour 6 ans à Rémy Simon le moulin de Bertinval, attenant aux murs de la basse-cour.

 

Il épouse, en secondes noces, en 1626 ou 1627, Marie Estienne ?, dont il a deux enfants :
Michel Le Camus, né à Bertinval en 1629. Michel a pour parrain Louis Le Coq, Seigneur de Chauvigny, et pour marraine, Diane de Rueil, dame de La Marche, femme de François de Braque, seigneur des Volhard (près de Dreux), de Piscop et de Châteauvert, oncle de Nicolas de Braque.
François Le Camus, son frère, est né en 1630.

 

Nicolas Le Camus meurt en 1634 (29 août). Louis Le Camus, son fils du premier lit, meurt sans postérité en août de la même année.
Ils sont inhumés dans l’église paroissiale de Luzarches .

 

La veuve de Nicolas, Marie Estienne, épouse, en secondes noces, Nicolas de Braque, neveu de François de Braque, sieur de l’Isle, de la Motte et de Montorgueil, capitaine dans le régiment de Grancée ? Par son mariage, il devient seigneur de Bertinval.
Il afferme avec son épouse, le moulin de Bertinval à Roland Musnier, meunier du petit moulin de Royaumont.

 

En 1643, il achète à Germain de Villette, maréchal des logis de la maison du roi et de Marie Hesselin, son épouse, une pièce de terre de 13 arpents et 10 perches, près du moulin de Bertinval, tenant à la rivière d’Ysieux.

 

Veuf vers 1650, il épouse, en secondes noces, Anne Françoise Du Clos, fille de feu Pierre Du Clos et de Jacqueline Aubry. Pierre Du Clos a été secrétaire de Charles de Bourbon, comte de Soissons et d’Anne de Montafié, comtesse de Soissons, et seigneurs de Luzarches.
Nicolas de Braque quitte Bertinval pour s’établir à Montlouis, en Touraine.

 

En 1641, Michel Le Camus, âgé de 21 ans, ayant repris ses droits  comme seigneur de Bertinval et de l’Épinaye, loue à Pierre Parisis, pour 9 ans, tous ses bois, peuplés de lapins, le preneur étant responsable des délits et malversations jusqu’au son de la cognée ; il doit, en outre, garder les bois. Le bail est fixé à 600 livres et 12 douzaines de lapins par an. Le bail continuera 3 mois après le dernier terme pour que Parisis puisse prendre tous les lapins du bois, y compris ceux de la garenne de Bertinval. Le bailleur se réserve les lièvres, faisans et autres gibiers. Parisis pourra se servir de panneaux et autres instruments pour prendre les lapins mais non d’autres gibiers, ainsi que porter une arquebuse, tandis que le bailleur promet de ne pas tirer sur les lapins .

 

En 1654, Michel Le Camus est marié à Catherine de Braque. Elle est la fille de François de Braque, 4e du nom, seigneur du Luat , près d’Écouen, et d’Élisabeth Lefèvre (mariés en 1634, le 27 février). Ils auront six enfants, Catherine, Charlotte Françoise ; Charles François ; Louis ; Henri  ; Jeanne et une autre fille.
La famille de Braque  remonte à Arnould Braque, 1er du nome, seigneur de Sarcelles et de Piscop, fondateur, avec son épouse Jacqueline Braque de la chapelle de Braque, à Paris en 1348. La chapelle donna son nom à la rue située dans le quartier du Marais où les de Braque possédaient des terrains.

 

La même année, Michel Le Camus reconnaît à Louis de Thurin, seigneur de Thimécourt et de la Ménagerie que les terres du fief de l’Épinaye sont grevées de 4 deniers de cens par arpent, de 4 chapons, de 10 livres de rentes seigneuriales et de plusieurs autres charges au profit de Louis de Thurin.

 

En 1656, Michel Le Camus, écuyer ordinaire de l’écurie du roi, loue 40 arpents de terre qui se trouvent vis à vis de Bertinval .

 

En 1662, il loue pour 9 ans une coupe de bois  de 90 arpents, moyennant 900 livres annuellement, et en 1679, il loue le moulin de Bertinval aux meuniers Antoine Dularris et Nicolle Normand, son épouse.

 

En 1679, Élisabeth Lefèvre, veuve de François de Braque, seigneur du Luat, vivant au château de Bertinval, transfère à son gendre, Michel Le Camus, 2371 livres de rentes à prendre sur la seigneurie du Luat.

 

 

En 1680, Michel Le Camus décède à Bertinval. IL est inhumé dans l’église Saint-Côme- Saint-Damien à Luzarches.

 

En 1681, Catherine de Braque, veuve de Michel Le Camus, se porte garante au profit de Catherine, Jeanne et Louis, seigneur de Bertinval et de l’Épinaye, ses enfants, pour faire l’inventaire des biens du château que Michel Le Camus et sa famille occupaient alors.

 

La description en est la suivante :
 Dans la cuisine : 125 livres d’étain à 10 sols la livre ; tous les meubles de cuisine ; trois vieux mousquets et deux fusils ; un fournil ; une table
 Sous le pavillon : une forge
 Au-dessus de la cuisine : deux chambre et un cabinet. Dans la plus grande des chambres, une tenture de la Tapisserie de Rouen de 16 aulnes  de haut ; 6 tableaux représentant des paysages ; un miroir à plaque dorée ; une couchette de 6 pieds  de large comportant une maillasse, deux matelas, un traversin, une couverture blanche, une courte pointe de taffetas garnie de franges ; un ciel de custode de soie d’Espagne, garni de fleurs et de crépine de soie
 Plusieurs autres appartements
 Dans la chapelle Saint-Louis : une aube ; une chasuble ; un parement d’autel ; un habit de brocard avec jupe ; un tablier de dentelle d’Angleterre (88 livres) ; un calice d’argent ; une salière ; une écuelle ; 9 cuillères, 9 fourchettes pesant 9 marcs (29 livres le marc) .

 

Outre ces biens, sont répertoriés 200 livres en deniers, deux chevaux de labour (400 livres les deux), un petit cheval âgé (40 livres), 7 vaches et 1 génisse (150 livres), 2 cochons (14 livres).

 

 

 

En 1681, Catherine de Braque et Louis Le Camus, son fils, louent pour 6 ans aux Dularris, les terres de la ferme de Bertinval, soit 40 arpents en face, la pièce près de la rivière, le tout pour 400 livres, 300 bottes de foin, 200 gerbées , 2 voitures à trois chevaux pour Paris et 1 voiture pour aller à 4 ou 5 lieues  afin de s’approvisionner en vin.

 

En 1682, Louis Le Camus, seigneur de Bertinval, du fief Charles de Chambly et du fief Pierre Jacques, fait l’hommage féodal dû à Madame Tronçon de Chaumontel, dame de Chaumontel–la-Ville , du Prélay, des fiefs de Guillaume de Saulx, Pierre Jacques, Mathieu de Chaumontel, Mathieu de Montmorency et de leurs arrières fiefs de la Tournelle, du Colmbier, du Petit Plessier et de la Planche .
Le fief  Charles de Chambly couvrait 2 arpents au lieu-dit le Chaperon, près de la ruelle Morantin, 2 arpents à l’Orme de Glanne près du Grand Chemin, 2 autres pièces de 3 arpents chacune et plusieurs cens de 50 à 60 deniers (5 à 6 denier par arpent). Madame Tronçon de Chaumontel accepte les déclarations.

 

En 1686, Catherine de Braque se porte à nouveau garante pour Catherine, Jeanne et Louis. Ils louent pour 9 ans la ferme de Bertinval à Jacques Ledoux et Marguerite Lefèvre, son épouse, pour la somme de 1 500 livres par an.

 

 

En 1687 (27 mars), Louis Le Camus décède à l’âge de 32 ans. Il est inhumé dans l’église-collégiale de Saint-Côme. Mort sans postérité, les seigneuries de Bertinval et de l’Épinaye passent à Catherine Charlotte Françoise Le Camus, sa sœur aînée, épouse de Jean-Joseph Sebire, écuyer, sieur de Bonnerie.

 

En 1688, Nicolas Le Camus décède. Secrétaire du roi en 1617 et conseiller du roi en 1620. Marié à Marie Colbert en premières noces, il laisse dix enfants. Parmi ceux-ci, Marie Le Camus épouse Michel Porticelli, dit Monsieur d’Émery, surintendant des Finances, qui partagera une fortune de 9 millions de livres entre ses enfants et conservera 40 000 livres de rente. Nicolas Le Camus, fils et frère de Marie sera procureur général à la cour des Aides en 1631. Il meurt en 1637.
Nicolas Le Camus est inhumé dans l’église-collégiale de Saint-Côme.

 

 

En 1691, Catherine Charlotte Françoise et son époux Sebire font l’hommage féodal à Léon Potier, duc de Gesvres, seigneur de Mareil , qui avait pour sergent garde de ses terres et seigneurie, le sieur François Labbé.

 

En 1697, les habitants de Luzarches autorisent les collecteurs des tailles à imposer le sieur Sebire de la Bonnerie à 100 livres, pour l’exploitation de la terre de Bertinval.

 

Au décès des époux Sebire, les seigneuries de Bertinval et de l’Épinaye passent à Charlotte Madeleine Sebire de la Bonnerie, épouse de Charles Antoine Ducel, chevalier, seigneur de Chaux, colonel d’infanterie.
En 1718, leur mandataire, M. de Bienville de la Morlaix, vend une terre par adjudication, moyennant 64 livres par arpent de 18 pieds  pour perches et 120 perches à l’arpent (41,20 ares).
En 1720, une coupe de 20 arpents ¾ de taillis à Bertinval est vendue (102 livres par arpent).

 

En 1721, M. de Bienville, maître particulier des Eaux et Forêts de Senlis, vend aux enchères d’autres coupes de bois, moyennant 67 livres par arpent.

 

En 1732, le fief de l’Épinaye (la Domesse) comptait 52 arpents de terre, des maisons et dépendances détruites et en ruines.
La seigneurie de Bertinval se compose alors d’un corps d’hôtel occupé de tous temps par les seigneurs du lieu. Toutefois, les époux Ducel font tout démolir afin de le faire reconstruire. Ce projet ne voit pas le jour et il ne restera que le pavillon qui subsiste encore en 1869.

 

En 1749, les filles Ducel, héritières, vendent l’hôtel, les terres, les bois et le moulin de Bertinval, ainsi que le fief de l’Épinaye et le fief Charles de Chambly , à Jules Charles Thoiron d’Arsilly, écuyer, et à Geneviève Besnier, son épouse.

 

En 1750, les époux d’Arsilly font établir le bornage général des biens de Bertinval par Me Liottez, notaire, et par Troussu, arpenteur  à Luzarches.

 

En 1775, ils vendent la maison, le moulin, les terres, les prés et les bois composant la seigneurie de Bertinval à Augustin Louis Bouillard de Bélair, chevalier, conseiller du roi  à la cour des Aides, et à Marie Thérèse Salmon, son épouse (contrat de vente à Rouen et à Paris).

 

En 1778, Augustin Louis Bouillard de Bélair fait l’hommage féodal dû aux religieux de Royaumont.

 

 

En 1784, le moulin et les terres de Bertinval sont vendus  à Monseigneur Louis Joseph de Bourbon, prince de Condé, prince de Sang, duc d’Enghien, de Guise et du Bourbonnais, pair et grand maître de France, colonel général de l’infanterie française et étrangère, gouverneur et lieutenant général pour le roi en ses provinces de Bourgogne et de Bresse, seigneur de Chantilly et de Chaumontel, et seigneur pour moitié et par indivis de la terre et châtellenie de Luzarches.

 

L’année suivante, le prince de Condé vend le moulin de Bertinval à JeanCharles Carrier, marchand farinier et à Marie Sophie Fillerin, son épouse .

 

En 1791 (29 novembre), les époux Carrier vendent le moulin et les terres de Bertinval à Julie Albertine Dorothée Frédérique de Roller, épouse de Jean Baptiste Lacan, l’aîné, ancien avoué à Paris .

 

An IV (19 brumaire), les époux Roller-Lacan passent déclaration de command à Nicolas Dufflocq, cultivateur à Brégy, près de Meaux .
An IV (18 pluviôse), Dufflocq vend  le tout à Marie Élisabeth Fasquelle, maîtresse des postes à Luzarches, veuve de Louis Antoine Sandrin , moyennant la somme de 42 000 livres.
Au décès de Marie Élisabeth Fasquelle, la propriété du moulin de Bertinval revient à Louise Élisabeth Sandrin, épouse Étienne Bon Thérouenne .

 

Après avoir exploité les terres, les époux Thérouenne vendent la propriété, moulin et terres, à Me Florence Nicolas Langlacé, notaire à Paris .

 

En 1838, les terres de Bertinval sont vendues par lots et aux enchères , à la demande de héritiers Langlacé, moyennant la somme totale de 100 000 fr. 

 

En 1843, les héritiers Langlacé vendent le moulin et la pièce de terre de 9 hectares y attenant, située entre la rivière et le bois de Baillon, à Isidore Simonnet, fils, fermier à Bertinval , moyennant 45 000 fr.

 

En 1881, Isidore Simonnet est encore propriétaire du moulin et de la pièce de 9 hectares voisine.

 

M. Fauconneau est propriétaire du moulin à la suite d’Isidore Simonnet.

 

La famille Laval achète le moulin et la ferme.

 

Sources : Mairie de Luzarches

http://www.luzarches.net/content/histoire-dune-maison-moulin-de-bertinval

 

Jean-Michel Rat et Renée Baure-Rat (†)
Remerciements à Sylvain et Jacqueline Campagnaro, et à Francis Staël.

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